5.

 

En sa qualité de doyenne de la Cour supérieure de justice de Los Angeles, Mary Townes Holder effectuait l'essentiel de son travail dans son cabinet. Elle n'usait de son prétoire que de temps en temps, pour des auditions d'urgence ayant plus à voir avec des requêtes qu'avec des procès. Son travail se faisait hors attention du public. Tout se passait en chambre. Sa tâche consistait essentiellement à administrer le système judiciaire du comté de Los Angeles. C'étaient ainsi plus de deux cent cinquante juges et quarante tribunaux qui relevaient de son autorité. Pas une seule convocation à faire partie d'un jury ne partait au courrier sans son ordre, pas une seule place de parking de tribunal n'était attribuée sans son autorisation. Elle assignait les postes de juge selon les besoins géographiques et les spécialités juridiques – droit pénal, droit civil, droit des mineurs et droit familial. Dès qu'un juge était élu, c'était elle qui décidait s'il allait siéger à Beverley Hills ou à Compton et s'il allait devoir juger des affaires financières avec gros enjeux au civil ou des divorces qui vident l'âme à telle ou telle autre cour de droit familial.

J'avais vite enfilé ce que je pensais être mon costume porte-bonheur. Un Corneliani importé d'Italie que je mettais quand c'était jour de verdict. Cela faisait un an que je n'avais plus mis les pieds dans un tribunal et encore plus longtemps que je n'avais plus entendu d'énoncé de verdict, j'avais dû le ressortir d'une housse en plastique accrochée tout au fond de ma penderie. Après quoi, j'avais dû me dépêcher de filer en ville en me disant que cette fois, c'était peut-être moi qui allais être l'objet du verdict.

Et là, en roulant, je passai vite en revue toutes les affaires et tous les clients que j'avais laissé tomber un an plus tôt. Pour ce que j'en savais, rien n'était resté en plan. Cela dit, une plainte avait peut-être été déposée contre moi. Ou alors, c'était un commérage dont le juge avait eu connaissance et elle avait décidé d'enquêter.

Toujours est-il que j'étais passablement inquiet lorsque j'entrai dans la salle d'audience. Être convoqué par un juge n'est généralement pas une bonne nouvelle et l'être par la doyenne est bien pire.

La salle était plongée dans le noir et le petit coin réservé à l'assistante tout à côté du bureau du juge était vide. Je poussai la barrière et me dirigeais vers la porte du couloir du fond lorsqu'elle s'ouvrit sur Michaela Gill. Agréable à regarder, Michaela me rappelait ma maîtresse de neuvième. Mais elle ne s'attendait pas à tomber sur un homme de l'autre côté de la porte. Surprise, elle poussa presque un cri. Je m'identifiai avant même qu'elle puisse courir jusqu'à la sonnette d'alarme sur le bureau du juge. Elle retint son souffle et me laissa passer sans attendre.

Je descendis le couloir et trouvai Madame le Juge seule dans son cabinet ; elle travaillait, assise à un énorme bureau en bois sombre. Sa robe noire était accrochée à un porte-chapeaux dans le coin. Elle était vêtue d'un tailleur marron de coupe stricte. Elle était séduisante et bien faite – la cinquantaine, mince, cheveux bruns coupés court style on ne rigole pas.

Je ne l'avais jamais rencontrée en personne, mais avais beaucoup entendu parler d'elle. Elle avait passé vingt ans comme procureur avant d'être nommée juge par un gouverneur conservateur.

Elle s'occupait des affaires criminelles, en avait jugé plusieurs d'importance et était connue pour donner la peine maximale. Cela lui avait valu d'être facilement reconduite par les électeurs après son premier mandat. Quatre ans plus tard, elle était élue doyenne et occupait toujours ce poste.

– Maître Haller, me dit-elle, je vous remercie d'être venu. Je suis contente que votre secrétaire ait enfin réussi à vous trouver.

Il y avait de l'impatience, voire de l'impérieux dans sa voix.

– De fait, ce n'est pas vraiment ma secrétaire, madame le juge, lui renvoyai-je. Mais elle m'a retrouvé, oui. Désolé que c’ait pris si longtemps.

– Bah, vous êtes là. Il ne me semble pas que nous nous soyons déjà vus.

– Je ne le crois pas non plus.

– Bon, cela risque de trahir mon âge, mais il y a longtemps de ça, j'ai été opposée à votre père dans un procès. Un des derniers auxquels il ait pris part, je pense.

Je dus réévaluer son âge. Elle devait avoir au moins soixante ans pour s'être trouvée dans un prétoire avec mon père.

– Je n'étais que troisième juge dans cette affaire. Je sortais à peine de l'École de droit d'USC[5], une vraie bleue. Le bureau du district attorney essayait de me faire découvrir ce qui se passe vraiment lors d'un procès. C'était une affaire de meurtre et on m'avait laissée interroger un témoin. J'avais passé une semaine à m'y préparer et votre père m'a bousillé mon témoin en dix minutes en contre-interrogatoire. On a gagné l'affaire, mais je n'ai jamais oublié ma leçon. Il faut être prêt à tout.

J'acquiesçai. Au fil des ans, j'avais rencontré plusieurs avocats âgés qui avaient des histoires sur Mickey Haller Senior à raconter.

J'en avais moi aussi quelques-unes. Mais avant que je puisse demander à Madame le Juge de quelle affaire il s'agissait, elle passa à autre chose.

– Mais ce n'est pas pour ça que je vous ai fait venir ici, reprit-elle.

– Je ne le pensais pas non plus. J'ai eu l'impression que c'était... urgent ?

– Ça l'est. Connaissiez-vous Jerry Vincent ?

Qu'elle ait utilisé le passé me troubla.

– Jerry ? Oui, je le connais, répondis-je. Qu'est-ce qui se passe ?

– Il est mort.

– Il est... mort ?

– Il a été assassiné, en fait.

– Quand ?

– Hier soir. Je suis navrée.

Je baissai les yeux et regardai la plaque qui portait son nom sur le bureau. La mention « Honorable Monsieur T. Holder » y était gravée en script sur un présentoir en bois, où étaient posés un marteau de cérémonie, un stylo à plume et un encrier.

– Vous étiez proches ? me demanda-t-elle encore.

La question était bonne et je n'avais pas vraiment de réponse à y apporter.

– On s'est opposés dans plusieurs affaires quand il travaillait pour le district attorney et que j'étais au bureau des avocats commis d'office, répondis-je en gardant les yeux baissés. Nous sommes tous les deux passés dans le privé à peu près à la même époque et nous avons chacun fondé un cabinet sans assistant. Au fil des ans, nous avons travaillé sur quelques affaires ensemble, des histoires de drogue, et nous sommes comme qui dirait couverts l'un l'autre quand c'était nécessaire. De temps en temps, il me faisait passer des affaires dont il n'avait pas envie de s'occuper.

Mes relations avec Jerry Vincent avaient été purement professionnelles.

À l'occasion, nous trinquions bien au Four Green Fields ou nous voyions à un match de base-ball au Dodger Stadium, mais dire que nous étions proches aurait été exagéré. Je ne savais pas grand-chose sur lui en dehors de ce qu'il faisait dans l'univers du droit. J'avais entendu parler d'un divorce quelque temps plus tôt, mais je ne lui avais jamais posé de questions sur ce sujet.

C'était personnel et je n'avais pas besoin de savoir.

– Maître Haller, enchaîna-t-elle, vous semblez oublier que je travaillais au bureau du district attorney lorsque maître Vincent y est arrivé. Mais un jour il a perdu un gros procès et son étoile a pâli. C'est à ce moment-là qu'il est parti dans le privé.

Je la regardai, mais gardai le silence.

– Et il me semble me souvenir que dans ce procès, c'était vous qui étiez l'avocat de la défense.

J'acquiesçai d'un signe de tête.

– L'affaire Barnett Woodson, oui, dis-je. J'ai obtenu l'acquittement pour un double meurtre. Et mon client est sorti de la salle d'audience en s'excusant auprès des médias de l'emporter au paradis. Il s'est cru obligé de traîner Jerry dans la boue et c'est ça qui a mis fin à sa carrière de procureur.

– Dans ces conditions, pourquoi a-t-il voulu continuer à travailler avec vous et vous passer des affaires ?

– Parce que en mettant fin à sa carrière de procureur, je l'ai lancé dans celle d'avocat de la défense.

Je n'en dis pas plus, mais cela ne lui suffisait pas.

– Et... ?

– Et deux ou trois ans plus tard, il gagnait deux à trois fois plus d'argent que lorsqu'il travaillait pour le district attorney. Même qu'un jour il m'a appelé pour me remercier de lui avoir ouvert la voie.

Elle hocha la tête d'un air entendu.

– Le fin mot de l'histoire étant l'argent, dit-elle. C'est ça qu'il voulait.

Je haussai les épaules comme s'il me gênait de répondre à la place d'un mort et gardai le silence.

– Qu'est devenu votre client ? voulut-elle savoir. Qu'est devenu l'homme qui l'a emporté au paradis ?

– Il aurait mieux fait d'accepter une condamnation. Il a été abattu par des tireurs en voiture environ deux mois après son acquittement.

Elle hocha de nouveau la tête, cette fois comme pour dire : « fin de l'histoire, justice a donc été rendue ». J'essayai de ramener son attention sur Jerry Vincent.

– Je n'arrive pas à croire ce qui est arrivé à Jerry. Vous savez ce qui s'est passé ?

– Ce n'est pas très clair. Apparemment, il aurait été retrouvé mort hier soir dans sa voiture, au garage de son cabinet. Tué par balle. On me dit que la police est toujours sur les lieux du crime et qu'elle n'a arrêté personne pour l'instant. Je tiens tout cela de la bouche d'un journaliste du Times qui a appelé mon cabinet pour savoir ce qu'il adviendrait des clients de maître Vincent... et surtout de Walter Elliot.

Je hochai la tête. Cela faisait un an que je vadrouillais dans le vide, mais ce vide n'était pas assez hermétique pour que je n'aie pas entendu parler de ce nabab du cinéma qu'on accusait de meurtre. Ce n'était là qu'une des affaires très médiatisées que Vincent avait réussi à décrocher au fil des ans. Malgré le fiasco du procès Woodson, son image de procureur attaché à de grosses affaires l'avait dès le début placé dans la catégorie des grands de la défense au pénal. Il n'avait pas eu à rabattre le client, c'était le client qui était venu à lui. Et, d'habitude, ce client avait de quoi payer, ou quelque chose à dire, ce qui signifiait qu'il avait au moins une des trois qualités suivantes : il pouvait payer le maximum pour se faire représenter, il était innocent de ce dont on l'accusait et il y avait moyen de le prouver, ou il était très clairement coupable, mais avait l'opinion publique de son côté. Tel était le genre de clients que Jerry pouvait soutenir et défendre avec fougue quels que soient les chefs d'accusation retenus contre eux. Ces gens-là n'étaient pas de ceux qui lui donnaient l'impression d'avoir le nez sale à la fin de la journée.

Et Walter Elliot avait effectivement une de ces qualités. C'était le président et propriétaire d'Archway Pictures et comme tel, un homme très puissant à Hollywood. Il était accusé d'avoir assassiné sa femme et l'amant de celle-ci dans un accès de colère après les avoir trouvés ensemble dans une maison au bord de la plage de Malibu. À forts relents de sexe et de glamour, l'affaire retenait beaucoup l'attention des médias. Un vrai trésor de publicité pour Vincent, sauf que maintenant, c'était à qui mettrait la main dessus.

Le juge brisa ma rêverie.

– Connaissez-vous l'article 200 des RBC de Californie ? me demanda-t-elle.

Je me trahis sans le vouloir en clignant des yeux à l'énoncé de la question.

– Euh... pas exactement, dis-je.

– Permettez que je vous rafraîchisse la mémoire. Il s'agit d'un article du Règlement de bonne conduite des avocats du barreau de Californie ayant trait au transfert ou à la vente d'un cabinet.

Dans le cas présent, nous parlons, bien sûr, d'un simple transfert.

Il semblerait que maître Vincent vous ait désigné comme avocat en second dans son contrat standard de représentation. Cela vous a permis de le remplacer quand il en avait besoin et, si nécessaire, vous conférait le privilège d'être inclus dans la relation avocat-client. En plus de quoi, j'ai découvert qu'il y a dix ans il a demandé à la cour la possibilité de vous transférer tout son cabinet si jamais il mourait ou ne pouvait plus exercer. Cette requête n'a jamais été modifiée ou remise à jour, mais ses intentions étaient claires.

Je la dévisageai, rien de plus. J'étais au courant de cette clause portée dans les contrats de représentation de Vincent. J'avais la même dans les miens. Mais ce que je venais de comprendre tout à coup, c'était que le juge me disait que j'étais maintenant à la tête de son cabinet. Et que j'héritais de toutes ses affaires, celle de Walter Elliot y compris.

Cela ne voulait évidemment pas dire que j'allais toutes les garder. Tous ces clients auraient le droit de choisir un autre avocat dès qu'ils apprendraient le décès de Vincent. Mais cela voulait aussi dire que je serais le premier à leur parler.

Je commençai à réfléchir. Cela faisait un an que je n'avais plus de clients et j'avais dans l'idée de me remettre tout doucement au boulot, pas de me retrouver à la tête d'un tas d'affaires comme celles dont il semblait bien que je venais d'hériter.

– Cela dit, reprit le juge, avant que cette proposition ne vous excite un peu trop, je dois vous rappeler que je pécherais par négligence dans mon rôle de doyenne si je ne déployais pas tous mes efforts pour m'assurer que les clients de Monsieur Vincent seront bien transférés à un remplaçant de bonne réputation et aux compétences reconnues.

Enfin je comprenais. Elle m'avait appelé pour m'expliquer pourquoi je n'aurais pas droit aux clients de Vincent. Elle allait s'opposer à la volonté de l'avocat décédé et nommer quelqu'un d'autre à la tête de son cabinet, très vraisemblablement quelqu'un qui avait très fortement contribué à sa campagne de réélection. Et aux dernières nouvelles, je n'avais, moi, jamais contribué à ses finances au fil des ans.

Mais c'est là qu'elle me surprit.

– J'ai vérifié auprès de quelques juges, reprit-elle, et je suis consciente que vous ne pratiquez plus depuis presque un an. Et je n'ai trouvé aucune explication à cet état de fait. Bref, avant que je donne l'ordre de vous nommer avocat remplaçant, je dois m'assurer que ce n'est pas au mauvais bonhomme que je transfère les clients de maître Vincent.

J'acquiesçai d'un signe de tête dans l'espoir de gagner un peu de temps avant de devoir lui répondre.

– Vous avez raison, madame le juge, dis-je enfin. Disons que ça faisait un moment que je m'étais retiré du jeu. Mais je venais justement de commencer à prendre des dispositions pour y revenir.

– Pourquoi vous en étiez-vous retiré ?

Elle m'avait posé la question sans détour, les yeux plongés dans les miens afin de déceler la moindre trace d'évitement de la vérité dans ma réponse. Je pesai très soigneusement mes mots.

– Madame le juge, lui dis-je, j'ai eu une affaire il y a deux ans de ça. Mon client s'appelait Louis Roulet. Il était...

– Je n'ai pas oublié cette affaire, maître Haller. Vous vous êtes fait tirer dessus. Cela étant, et vous le dites vous-même, cela remonte à deux ans. Et si mes souvenirs sont exacts, vous avez recommencé à travailler après ça. Je me rappelle avoir lu la nouvelle de votre retour dans les journaux.

– Ce qui s'est passé, c'est que j'ai repris trop vite. J'avais reçu une balle dans le ventre, madame le juge, et j'aurais dû prendre mon temps. Au lieu de ça, je me suis dépêché de retravailler et tout de suite j'ai recommencé à souffrir, et les médecins m'ont dit que j'avais une hernie. Je me suis donc fait opérer et il y a eu des complications. Les chirurgiens avaient cafouillé. J'ai donc eu encore plus mal, il y a eu une deuxième opération et pour faire court, ça m'a mis à plat pendant un bon moment. Et cette fois-là, j'ai décidé de ne pas reprendre avant d'être parfaitement prêt.

Elle hocha la tête pour me marquer sa sympathie. Je me dis que j'avais bien fait de ne pas lui signaler ma dépendance aux antalgiques et mon petit séjour en clinique de désintoxication.

– L'argent n'était pas un problème, repris-je. J'avais des économies et l'assurance m'avait versé des indemnités. J'ai donc pris mon temps pour revenir. Mais maintenant je suis prêt. Je m'apprêtais même à prendre la dernière de couverture des Pages jaunes pour y passer une annonce.

– Il semblerait donc qu'hériter de tout un cabinet doive vous convenir, non ?

Je ne sus trop quoi répondre à sa question, ni comment réagir au ton onctueux qu'elle avait pris.

– Tout ce que je peux vous dire, madame le juge, c'est que je prendrai grand soin des clients de Jerry Vincent.

Elle hocha la tête, mais sans me regarder. Je compris. Elle savait quelque chose. Et ça l'embêtait. Peut-être s'agissait-il de mon séjour en clinique.

– D'après les archives du barreau, vous avez été rappelé à l'ordre à plusieurs reprises, dit-elle.

Ça recommençait. Encore une fois, elle s'apprêtait à refiler les affaires de Vincent à quelqu'un d'autre. Probablement à un généreux donateur de Century City incapable de s'y retrouver dans une procédure au pénal même si son affiliation au très sélect Riviera Country Club en dépendait.

– De l'histoire ancienne, tout ça, madame le juge. Il ne s'agissait que de détails techniques. J'ai bonne réputation auprès du barreau. Je suis sûr que c'est ce qu'ils vous diraient si vous les appeliez aujourd'hui.

Elle me dévisagea longuement avant de baisser les yeux sur le document posé devant elle sur son bureau.

– Bon, très bien, dit-elle enfin.

Et elle griffonna sa signature sur la dernière page du document.

Je sentis comme un frisson d'excitation me monter dans la poitrine.

– Voici l'ordre de transfert du cabinet, dit-elle. Vous pourriez en avoir besoin lorsque vous vous rendrez sur les lieux. Mais que je vous dise... Je vais vous surveiller. Je veux un inventaire réactualisé de toutes les affaires au début de la semaine prochaine.

Avec l'état du dossier après le nom de chaque client. Et je veux savoir quels sont les clients qui travailleront avec vous et ceux qui chercheront un autre avocat pour les représenter. Après quoi, je veux encore être tenue au courant de l'état d'avancement de tous les dossiers sur lesquels on vous aura gardé et ce, deux fois par semaine. Suis-je assez claire ?

– Vous l'êtes, madame le juge. Pendant combien de temps ?

– Pendant combien de temps quoi ?

– Pendant combien de temps voulez-vous que je vous tienne deux fois par semaine au courant de l'état d'avancement des dossiers ?

 

Elle me dévisagea et son visage se durcit.

– Jusqu'à ce que je vous dise d'arrêter.

Elle me tendit le document.

– Vous pouvez y aller, maître Haller, reprit-elle. Et moi, à votre place, je passerais tout de suite au cabinet pour protéger ces clients de toute tentative de saisie illégale de leurs dossiers à laquelle pourrait se livrer la police. Appelez-moi si vous avez le moindre problème. Je vous ai mis sur le document le numéro de téléphone où me joindre après le service.

– Oui, madame le juge. Merci.

– Bonne chance, maître Haller.

Je me levai et gagnai la porte. Et me retournai pour la regarder en y arrivant. Elle avait baissé la tête et s'était remise à travailler à l'ordonnance suivante.

Une fois dans le couloir, je lus les deux pages du document qu'elle m'avait donné pour voir si tout ce qui venait de se produire était bien réel.

Ça l'était. Le document que j'avais dans les mains me nommait avocat remplaçant, à tout le moins temporairement, dans toutes les affaires gérées par Jerry Vincent. Il me donnait aussi accès immédiat au bureau de l'avocat assassiné, à tous ses dossiers et à tous les comptes en banque sur lesquels ses clients avaient déposé de l'argent.

Je sortis mon portable et appelai Lorna Taylor. Et lui demandai l'adresse du cabinet de Jerry. Elle me la donna, je lui dis de m'y retrouver et d'acheter deux sandwiches en chemin.

– Pourquoi ? demanda-t-elle.

– Parce que je n'ai pas encore déjeuné.

– Non, pourquoi faut-il qu'on aille au cabinet de Jerry ?

– Parce qu'on vient de reprendre le boulot.

Le Verdict du Plomb
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